Son absence de scrupule ainsi que moralite aussi bien que les qualites dont il fera preuve dans ses fonctions militaires marqueront tous son originale carriere.
Notre conquete du i?tre capable de
Questeur en 106 avant J.-C., Sulla participe, sous le commandement de Marius, a Beyrouth contre Jugurtha. Il sait, en diplomate, persuader Bocchus, roi de Mauritanie, de envoyer Jugurtha. En outre, Bocchus lui accorde le appui financier. Sulla accompagne ensuite Marius dans ses operations contre les Cimbres et les Teutons : en qualite de legat, il bat diverses chefs barbares. Neanmoins, la jalousie reciproque entre lui et Marius s’aggrave vite. De retour a Rome, Sulla brigue en vain la preture ; il ne l’obtiendra, a force d’argent, qu’en 97 avant J.-C. Propreteur ensuite en Cilicie, il fait energiquement la chasse aux pirates et obtient sans trop de difficulte de Mithridate VI Eupator, roi du Pont, la restitution en Cappadoce a Ariobarzane I er , roi protege via Rome. Cela recoit une ambassade des Parthes et signe le premier accord avec eux.
A le retour a Rome, ou sa renommee semble s’i?tre accrue, il va i?tre accueilli comme l’un des chefs possibles d’une faction aristocratique. La Guerre sociale (91-88 avant J.-C.), contre nos peuples revoltes d’Italie, lui donne une nouvelle occasion de se distinguer. Legat en 89 avant J.-C., Sulla remporte plusieurs victoires i propos des Samnites. Consul en 88 avant J.-C., il enleve nos principales places occupees par les revoltes et met ainsi fin a Beyrouth.
Sa rivalite avec Marius atteint aussi le sommet : l’un et l’autre ambitionnent d’etre charges en guerre contre Mithridate, dont les empietements en Asie requierent une energique replique. Notre senat designe Sulla. Marius obtient a le tour le commandement, a J’ai faveur de la emeute provoquee avec un tribun de la plebe. Cela parai®t que Sulla ait abandonne Rome a Marius, a condition de jouir lui-meme des troupes. Marius avait profite de la situation. Neanmoins,, contrairement a ses previsions, Sulla reussit a persuader ses soldats de marcher contre Rome (les officiers superieurs, eux, ont prefere prendre le large) et penetre dans la ville en depit d’la resistance d’la plebe. Maitre d’la situation, il n’a plus qu’a dicter ses volontes au senat : il se fait attribuer la direction en guerre, ainsi, Marius reste declare ennemi public. En 87 avant J.-C., Sulla part, laissant Rome aux mains d’individus qui lui semblent devoues. Et quand bien aussi ses ennemis reprendraient le dessus a Rome, votre ne pourrait etre qu’a titre provisoire, puisqu’il a deja pose i ci?te la recette d’la dictature militaire.
En Orient, Sulla trouve une position desastreuse : Mithridate a massacre nos Romains, ruine un commerce, seduit leurs allies. La Grece s’est retournee par lui. C’est tout la majorite des pays greco-asiatiques qui est a reconquerir. Sulla s’avance a travers la Grece en requisitionnant et en ranconnant, ainsi, assiege ses adversaires dans Athenes, qui est bientot affamee : on mange le cuir des outres et les orties de l’Acropole. S’emparant d’Athenes, et du Piree (86 avant J.-C.), Sulla fait votre veritable carnage et se venge des moqueries des Atheniens, qui l’ont traite de « mure saupoudree de farine », allusion a sa face blafarde et boutonneuse. A Cheronee et a Orchomene, il bat peu apres supprimer wamba les armees envoyees par Mithridate au secours d’Athenes. J’ai Grece d’Europe est de nouveau soumise. Quant a l’Asie, elle se lasse facilement du despotisme de Mithridate, et les partisans de l’alliance romaine reprennent le dessus. Mithridate essaie de tergiverser, puis apporte sa propre soumission a l’entrevue de Dardanos (85 avant J.-C.). Sulla reconstitue J’ai province d’Asie, fera une utile reforme fiscale et remplit ses coffres en reclamant des arrieres d’impot. Cela s’attarde en Grece, ou il veille a l’embarquement de son butin. Le butin, les soldats combles : il ne faut nullement autre chose concernant consolider sa position a Rome.
Pendant ses quatre ans d’absence, Marius et ses partisans ont ete nos maitres a Rome et y ont regne en tyrans : la maison de Sulla fut rasee, et ses partisans ont ete massacres. Sulla adresse au senat une lettre vengeresse qui fera trembler les peres et nos incite a preparer une reconciliation. Puis, sans se presser, il debarque en 83 avant J.-C. a Brindes avec le armee et son immense flotte. Beaucoup passent aussitot dans son camp. Beaucoup, mais jamais tous : il faudra un an a Sulla pour s’ouvrir le chemin de Rome (victoire du defile de Sacriport, pres de Preneste, en 82 avant J.-C.), ou il entrera apres un ultime combat a Notre a Colline. Cela a, en meme temps que penetre dans la ville, aneanti nos dernieres troupes des marianistes et mis fin a Beyrouth civile, non sans bon nombre devoir a ses amis (ou complices du moment) Metellus et Pompee.
La dictature
Sulla fut l’un des initiateurs d’une periode de desordre qui a fera passer Rome en Republique a l’Empire. L’historien Appien observait deja que le coup de Sulla, en 88 avant J.-C., marquait une coupure dans l’histoire romaine, a partir de laquelle nos generaux victorieux se conduisaient en despotes. Il avancait que Sulla aurait pu fonder une monarchie. Le sujet fut reconsideree via nos historiens d’aujourd’hui : si Jerome Carcopino fera de l’entreprise de Sulla une tentative de monarchie, H. H. Scullard crois, au contraire, que le dictateur a voulu restaurer l’autorite senatoriale, aux depens des autres institutions. Pour C. Nicolet, Sulla represente le succes de la faction du senat, celle des aristocrates. Comme on le voit, Il existe place maintenant pour une certaine diversite d’hypotheses. Il semble certain que Sulla a pratique une politique reformiste coherente, resultant d’une intention precise. A l’examen des reformes, l’intention profonde demeure cependant plus ou moins enigmatique.
